Have you ever read Les Liaisons dangereuses ?

Monday, 14 June, Year 13 d.Tr. | Author: Mircea Popescu

Nevermind the film, there's an actual novel, from back in 1872.i By one Pierre de Laclos. Yes ? No ?ii Well anyway, here, let's look at the forewords (those things "nobody" reads, according to the nobodiesiii aspiring, projecting and pretending to a someone-ness to them forever forbidden).

AVERTISSEMENT DE L’ÉDITEUR.

Nous croyons devoir prévenir le Public que, malgré le titre de cet ouvrage et ce qu’en dit le rédacteur dans sa préface, nous ne garantissons pas l’authenticité de ce recueil, et que nous avons même de fortes raisons de penser que ce n’est qu’un roman.

Il nous semble de plus que l’auteur, qui paraît pourtant avoir cherché la vraisemblance, l’a détruite lui-même, et bien mal-adroitement, par l’époque où il a placé les événements qu’il publie. En effet, plusieurs des personnages qu’il met en scène ont de si mauvaises mœurs, qu’il est impossible de supposer qu’ils aient vécu dans notre siècle ; dans ce siècle de philosophie, où les lumières, répandues de toutes parts, ont rendu, comme chacun sait, tous les hommes si honnêtes et toutes les femmes si modestes et si réservées.

Notre avis est donc que si les aventures rapportées dans cet ouvrage ont un fonds de vérité, elles n’ont pu arriver que dans d’autres lieux ou dans d’autres temps, et nous blâmons beaucoup l’auteur, qui, séduit apparemment par l’espoir d’intéresser davantage en se rapprochant plus de son siècle et de son pays, a osé faire paraître, sous notre costume et avec nos usages, des mœurs qui nous sont si étrangères.

Pour préserver au moins, autant qu’il est en nous, le lecteur trop crédule de toute surprise à ce sujet, nous appuierons notre opinion d’un raisonnement que nous lui proposons avec confiance, parce qu’il nous paraît victorieux et sans réplique ; c’est que sans doute les mêmes causes ne manqueraient pas de produire les mêmes effets ; que cependant nous ne voyons point aujourd’hui de demoiselle, avec soixante mille livres de rente, se faire religieuse, ni de présidente, jeune et jolie, mourir de chagrin.

Oh, you don't "speak" (after your fashion) THAT language (or any other, really). Fine, here :

Publisher's Warning.

We hold ourselves obligated to warn the Public that, despite the title of this work and what the editor says in his foreword, we do not guarantee the authenticity of this collection, and further harbor strong misgivings, suspecting it is just a novel.

It appears to us that the author, who seems to have sought credibility, yet destroyed it, by his own hand and ineptly, through his choice of the period where he placed his narrative. In fact, a number of the characters he depicts have such terrible morals as to make it impossible to suppose they have lived in our century ; in this century of philosophy, when the lights, spread in all directions, rendered, as everyone knows, all men honest and all women so very modest and reserved.

Our conclusion is thus that if the adventures reported in this work indeed have a bottom of truth, they could only have occured in other places and at other times ; and we very much blame the author, who, apparently seduced by the hope of engendering greater readership through approaching his century and his country, dared make appear, under our costumes and with our usances, corruption that is so very unknown to us.

To preserve at least, inasmuch as that is within our power, the over-credulous reader from any surprise on the subject, we support our conclusion on reasoning that we put forward in full confidence, for it seems to us victorious and without possible reply : it's to say that since without doubt the same causes will necessarily produce the same effects, it's nevertheless the case that never could one see about a young lady with a billion in bonds turn to the nunnery, nor a young and pretty starlet die of a broken heart.

Right ?

Right. And there's of course more, in the same (1700s) vein,

PRÉFACE DU RÉDACTEUR

Cet ouvrage, ou plutôt ce recueil, que le public trouvera peut-être encore trop volumineux, ne contient pourtant que le plus petit nombre des lettres qui composaient la totalité de la correspondance dont il est extrait. Chargé de la mettre en ordre par les personnes à qui elle était parvenue, et que je savais dans l’intention de la publier, je n’ai demandé, pour prix de mes soins, que la permission d’élaguer tout ce qui me paraîtrait inutile ; & j’ai tâché de ne conserver en effet que les lettres qui m’ont paru nécessaires, soit à l’intelligence des événements soit au développement des caractères. Si l’on ajoute à ce léger travail, celui de replacer par ordre les lettres que j’ai laissé subsister, ordre pour lequel j’ai même presque toujours suivi celui des dates, & enfin quelques notes courtes et rares, & qui, pour la plupart, n’ont d’autre objet que d’indiquer la source de quelques citations, ou de motiver quelques-uns des retranchements que je me suis permis, on saura toute la part que j’ai eue à cet ouvrage. Ma mission ne s’étendait pas plus loin.

J’avais proposé des changements plus considérables, et presque tous relatifs à la pureté de diction ou de style, contre laquelle on trouvera beaucoup de fautes. J’aurais désiré aussi être autorisé à couper quelques lettres trop longues & dont plusieurs traitent séparément, & presque sans transition, d’objets tout-à-fait étrangers l’un à l’autre. Ce travail, qui n’a pas été accepté, n’aurait pas suffi sans doute pour donner du mérite à l’ouvrage, mais en aurait au moins ôté une partie des défauts.

On m’a objecté que c’étaient les lettres mêmes qu’on voulait faire connaître, et non pas seulement un ouvrage fait d’après ces lettres ; qu’il serait autant contre la vraisemblance que contre la vérité, que de huit à dix personnes qui ont concouru à cette correspondance, toutes eussent écrit avec une égale pureté. Et sur ce que j’ai représenté que loin de là, il n’y en avait au contraire aucune qui n’eût fait des fautes graves, et qu’on ne manquerait pas de critiquer, on m’a répondu que tout lecteur raisonnable s’attendrait sûrement à trouver des fautes dans un recueil de lettres de quelques particuliers, puisque dans tous ceux publiés jusqu’ici de différents auteurs estimés, & même de quelques académiciens, on n’en trouvait aucun totalement à l’abri de ce reproche. Ces raisons ne m’ont pas persuadé, & je les ai trouvées, comme je les trouve encore, plus faciles à donner qu’à recevoir ; mais je n’étais pas le maître, & je me suis soumis. Seulement je me suis réservé de protester contre, & de déclarer que ce n’était pas mon avis ; ce que je fais en ce moment.

Quant au mérite que cet ouvrage peut avoir, peut-être ne m’appartient-il pas de m’en expliquer, mon opinion ne devant ni ne pouvant influer sur celle de personne. Cependant ceux qui, avant de commencer une lecture, sont bien aises de savoir à peu près sur quoi compter ; ceux-là, dis-je, peuvent continuer : les autres feront mieux de passer tout de suite à l’ouvrage même ; ils en savent assez.

Ce que je puis dire d’abord, c’est que si mon avis a été, comme j’en conviens, de faire paraître ces lettres, je suis pourtant bien loin d’en espérer le succès : & qu’on ne prenne pas cette sincérité de ma part pour la modestie jouée d’un auteur, car je déclare avec la même franchise que si ce recueil ne m’avait pas paru digne d’être offert au Public, je ne m’en serais pas occupé. Tâchons de concilier cette apparente contradiction.

Le mérite d’un ouvrage se compose de son utilité ou de son agrément, & même de tous deux, quand il en est susceptible : mais le succès, qui ne prouve pas toujours le mérite, tient souvent davantage au choix du sujet qu’à son exécution, à l’ensemble des objets qu’il présente, qu’à la manière dont ils sont traités. Or ce recueil contenant, comme son titre l’annonce, les lettres de toute une société, il y règne une diversité d’intérêts qui affaiblit celui du lecteur. De plus, presque tous les sentiments qu’on y exprime, étant feints ou dissimulés, ne peuvent même exciter qu’un intérêt de curiosité toujours bien au dessous de celui de sentiment, qui, surtout, porte moins à l’indulgence et laisse d’autant plus apercevoir les fautes qui s’y trouvent dans les détails, que ceux-ci s’opposent sans cesse au seul désir qu’on veuille satisfaire.

Ces défauts sont peut-être rachetés, en partie, par une qualité qui tient de même à la nature de l’ouvrage : c’est la variété des styles, mérite qu’un auteur atteint difficilement, mais qui se présentait ici de lui-même & qui sauve au moins l’ennui de l’uniformité. Plusieurs personnes pourront compter encore pour quelque chose un assez grand nombre d’observations, ou nouvelles, ou peu connues, & qui se trouvent éparses dans ces lettres. C’est aussi là, je crois, tout ce qu’on y peut espérer d’agréments, en les jugeant même avec la plus grande faveur.

L’utilité de l’ouvrage, qui peut-être sera encore plus contestée, me paraît pourtant plus facile à établir. Il me semble au moins que c’est rendre un service aux mœurs, que de dévoiler les moyens qu’emploient ceux qui en ont de mauvaises pour corrompre ceux qui en ont de bonnes, & je crois que ces lettres pourront concourir efficacement à ce but. On y trouvera aussi la preuve et l’exemple de deux vérités importantes qu’on pourrait croire méconnues, en voyant combien peu elles sont pratiquées : l’une, que toute femme qui consent à recevoir dans sa société un homme sans mœurs, finit par en devenir la victime ; l’autre, que toute mère est au moins imprudente, qui souffre qu’une autre qu’elle ait la confiance de sa fille. Les jeunes gens de l’un et de l’autre sexe, pourraient encore y apprendre que l’amitié que les personnes de mauvaises mœurs paraissent leur accorder si facilement, n’est jamais qu’un piège dangereux, & aussi fatal à leur bonheur qu’à leur vertu. Cependant l’abus, toujours si près du bien, me paraît ici trop à craindre ; &, loin de conseiller cette lecture à la jeunesse, il me paraît très important d’éloigner d’elle toutes celles de ce genre. L’époque où celle-ci peut cesser d’être dangereuse & devenir utile, me paraît avoir été très bien saisie, pour son sexe, par une bonne mère, qui non seulement a de l’esprit, mais qui a du bon esprit. « Je croirais », me disait-elle après avoir lu le manuscrit de cette correspondance, « rendre un vrai service à ma fille, en lui donnant ce livre le jour de son mariage. » Si toutes les mères de famille en pensent ainsi, je me féliciterai éternellement de l’avoir publié.

Mais, en partant encore de cette supposition favorable, il me semble toujours que ce recueil doit plaire à peu de monde. Les hommes & les femmes dépravés auront intérêt à décrier un ouvrage qui peut leur nuire, & comme ils ne manquent pas d’adresse, peut-être auront-ils celle de mettre dans leur parti les rigoristes, alarmés par le tableau des mauvaises mœurs qu’on n’a pas craint de présenter.

Les prétendus esprits forts ne s’intéresseront point à une femme dévote, que par cela même ils regarderont comme une femmelette, tandis que les dévots se fâcheront de voir succomber la vertu & se plaindront que la religion se montre avec trop peu de puissance.

D’un autre côté, les personnes d’un goût délicat seront dégoûtées par le style trop simple et trop fautif de plusieurs de ces lettres ; tandis que le commun des lecteurs, séduit par l’idée que tout ce qui est imprimé est le fruit d’un travail, croira voir dans quelques autres la manière peinée d’un auteur qui se montre derrière le personnage qu’il fait parler.

Enfin on dira peut-être assez généralement, que chaque chose ne vaut qu’à sa place, & que si d’ordinaire le style trop châtié des auteurs ôte en effet de la grâce aux lettres de société, les négligences de celles-ci deviennent de véritables fautes, & les rendent insupportables quand on les livre à l’impression.

J’avoue avec sincérité que tous ces reproches peuvent être fondés : je crois aussi qu’il me serait possible d’y répondre, & même sans excéder la longueur d’une préface ; mais on doit sentir que pour qu’il fût nécessaire de répondre à tout, il faudrait que l’ouvrage ne pût répondre à rien, & que si j’en avais jugé ainsi, j’aurais supprimé à la fois la préface & le livre.

And so following (no, I'm not translating this part). So if you've laughed with me at the purely French dantellerie, if the champagne frothed thinly in your cup as it did in mine, all the better for you. And if not, well...

———
  1. 1782.

    Not like you had any idea before ; nor like the correction changes anything in your head. They're both numbers predating your dumbphone, and so ~same. Right ? []

  2. There's a Trilema article I'd have liked to link here, over those yes/now spurious inquries, to the effect that "If I tell you X is X then you'll know, and if I don't you won't know anything", trading on the very direct implication that the readership's dumber than Gloria Guida and less capable or active than any other piece of furniture -- all 92.96 million of it reported by the most recent 3rd party audit (reality being a good 60% over that, but indeed who the fuck cares -- any number of spurious morons is indeed quite equal to any other).

    Sadly I've no idea where it is, or which one. []

  3. Yes, I'm sure "you'll be confused", because the item referenced is found somewhere in the work referenced besides the portion quoted, and the most basic of skills, abilities and easements once presumed general and public are now so far beyond elusive I might as well add the quote (while you don't know where it's from). Here :

    "Oh, pshaw," says pretty Miss Impulsive, "I hate prefaces." So do I. Nobody reads them; that is, nobody but a few old fellows with spectacles. I would not write one, only that some folks think a book looks not well without. Well, then, I have written a great deal in my life -- all shit just as bad as this, in places worse and but throughout wholly useless, entirely pointless yet whiny tendentious bullshit (chiefly to the tendency of how just-like-MP I deem myself, or rather would like the reader to deem me, etcetera

    []

Category: Adnotations
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2 Responses

  1. [...] must confess I encountered some troublei looking for a reference point for yesterday's piece. I resolved it with a spot of logic : if you're looking for [...]

  2. [...] not -- but jahrhunderts does! And as I see the paragraph I am illuminated : the item I wanted in that other place is... well ? The thing with der die das! (No, not that one, the other one!) Here! I stand by it, by [...]

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